Les ruines.

Les ruines.

Mon coeur:
ne me demande point où s'en est allé notre amour
qui ne fut qu'un château de mon imagination qui s'est alors écroulé !
Assouvi alors ma soif, et laisse moi boire de ces vestiges aussi longtemps que mes larmes continueront de couler,
raconte leur en mon nom notre histoire,
et dis leur comment cet amour est-il devenu un passé et objet de douleur.

Je ne t'ai jamais oublié,
Tu m'a conquise, me chuchotant de tendres, douces et mensongères citations.
Tu tendais vers moi une main comme celle tendue à travers les vagues à une personne qui se noyait,
telle une lumière à la recherche d’un miséreux :
mais où est-elle donc passée cette lumière dans tes yeux ?

Mon amour:
j'ai visité ton nid, tel l’oiseau désirant chanter sa peine,
tu es devenu orgueilleux, prétentieux et fantasque,
m’infligeant du tort tel un puissant tyran corrompu,
et mon désir pour toi a brûlé mes côtes, mon âme, mes entrailles,
et ces moments ne furent que des braises dans mon sang.

Rends moi donc ma liberté,
libère mes mains,
je t'ai donné la tienne, sans essayer de te retenir alors que tes chaînes ont ensanglanté mes poignets, mais pourquoi sont-elles encore là ces chaînes alors que je ne m’attache plus à toi?
Et pourquoi donc devrais-je tenir des promesses que tu ne respectes plus jamais?

J'en ai assez de cet emprisonnement forcé: actuellement le monde m'appartient.

Lointain ce mon chéri amoureux, généreux, rempli d’arrogance, de fierté, majestueusement délicat que j’avais connu,
qui, d'un pas assuré, marchait tel un prince charmant d'une beauté écrasante, et vorace de succès, fragrant de séduction telle la bienveillante brise des valons le matin,
et charmant à vivre comme les rêves de la nuit.

S’est égarée pour toujours la séduction de ta compagnie qui étincelait avec chatoiement,
et, moi, vagabondant en amour, tel un papillon perdu, je t'avais alors approché.

De moi à toi:
l’envie était un émissaire, pleinement présentée dans des coupes que nous avions bu copieusement :
mais a-t-elle déjà vu la passion deux amoureux aussi ivres que nous, bâtissant tant d'espoir autour de nous ?

Nous marchions au clair de lune, dansant et d’allégresse entourés, riant tel deux enfants courant, et dépassant notre ombre.

Cependant, nous avions pris conscience après cette sensation intense de bien-être, en nous réveillant spontanément ...
Ah, si encore nous nous étions pas réveillés !!!
L'éveil a détruit nos rêves.

La nuit est arrivée devenant ma seule compagne,
la lumière a annoncé alors le lever du soleil, et l'aube a surplombé cette nuit tel un feu étincelant à travers le monde, tel que nous le connaissons avec chaque amant parcourant son propre chemin.

Oh! toi qui ne dors plus ! qui sommeilles et ne te rappelles ta promesse que lorsque tu te réveilles :
sache que si une plaie commence à guérir, une autre surgit avec la mémoire,
Alors apprends à oublier, et apprends à effacer.

Mon amour:
toute chose est destinée,
ce n'est pas par nos mains que nous créons notre malheur,
peut être qu'un jour, nos destins se croiseront quand notre désir de se rencontrer sera alors assez fort,
mais si l'un nie l'autre, et que nous nous rencontrions comme des étrangers,
et si chacun de nous suit son propre chemin:
ne dis pas que c'était par notre volonté, mais plutôt, la volonté du destin....
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Traduit de la chanson d’Oum Kalthoum :
AL ATLAL.