Arrêtez

je dédie ce poème à ma fille.

Arrêtez, arrêtez ce monde
Qui tourne bien trop vite
C'est trop pour ma tête de blonde
Et je suis si petite

J'ai tout raté, ma pauvre vie
Je rêvais d'être star
Je voulais qu'on me glorifie
Hélas il est bien tard

Arrêtez ces coups sur le gong
Ce martel en mon crane
Vociférations en ping-pong
Et violente migraine

J'ai pratiqué tous les gurus
Ils ont pillé mon âme
J'ai prié au mont Uluru
Médité au Vietnam

Arrêtez, empêchez mon geste
Ce corps qui va sauter
Fuyant cette vie indigeste
Laissez moi sauter

J'ai pourri toute ma famille
Je n'ai su que ronger
Je lègue une adorable fille
Elle n'est pas en danger

Arrêtez, et lâchez ma manche
Au fond de ce ravin
Je serai la déesse blanche
Je ne meurs pas en vain

10/10/2018

Michel je suis heureuse de te relire,
toujours ta "patte"
mais quel poème glaçant  

Bises
Alex

Inquiètant et bien écrit..

lilia

Merci Alex et Lilia. Inquiétant c'est peu dire tant je me fais de l'inquiétude. Alors, le cadrage de la rythmique permet d'aborder ce vécu difficile

Michel 48 a écrit:Merci Alex et Lilia. Inquiétant c'est peu dire tant je me fais de l'inquiétude. Alors, le cadrage de la rythmique permet d'aborder ce vécu difficile

Nous sommes là aussi pour partager nos détresses...
Je pense à toi.
Alex

Courage à toi michel ! poéme déchirant !
amitié
Domi

Ne lâche pas sa manche ...
Décrire la vie de l'un de mes enfants aussi sombrement, c'est hélas parfois notre lot et chose nécessaire. Nous autres poètes ne nous épargnons rien à nous mêmes et l'âme s'exprime sans artifice.
Bon courage à VOUS.
PierreJ.

Merci à vous tous, Domi, Pierre, Darrit
je me défends parfois du viscéral en jouant avec le futile
là je ne pouvais pas éluder

Poignante complainte qui prend aux tripes, Michel. A te lire, j'ai envie de tendre la main pour saisir ce bras, je saisis ta détresse, et je me dis qu'on est là, comme toi, face à cette grimace qu'est la vie, qui fait rire jaune...

Et tout ce qu'on peut dire: courage, mais du fond du coeur.