Femmes à vendre.

Femmes à vendre.

Sur un marché d’esclaves,
une princesse slave,
pommettes haut perchées,
danse seule sur la piste.

Joli poisson d’argent
tout au bout d’une ligne,
elle ondule des hanches
en spasmes racoleurs.
En manque de frissons,
des hommes la regardent
deux à trois fois son âge…

Voyez Messieurs, voyez
les splendeurs de mon arbre,
je connais de vos âmes
crevasses et tréfonds
et de vos vies en berne
les soleils pâlichons.

Combien pour mes fruits verts?
Signez là beaux messieurs
un pacte avec les Dieux
et le Diable en personne
n’y verra que du feu.

Sur un marché de dupes,
maquignons et bétail
s’évaluent se détaillent.
Combien pour la rondeur
d’un cuissot d’un jarret
combien pour des seins fermes
une croupe galbée ?

Devrais-je rajouter
sur la couche nuptiale
bracelets et colliers
pour sourires et baisers ?

Combien…

Marrakech Bucarest
Bangkok ou bien Moscou,
des petites poupées
trop tôt sur les marchés
vont brader leur jeunesse
contre rêves dorés.

Dans des déserts de larmes,
leurs roses faneront
sous l’haleine fétide
de renards faméliques.

Sur le tain des miroirs
un soupçon goguenards,
les messieurs grisonnants
dénonceront c’est sur
cruelle ingratitude
scandaleuse imposture,
hurleront leur colère
et c’est la bouche amère
qu’ils iront recracher

leurs fruits de la passion.

Encore un fait de société que tu développes : c'est intéressant et nous fait admettre cet état de fait.
je voyage souvent dans les Caraïbes (Cuba, République Dominicaine, Haïti) pour mon activité, et malheureusement c'est un état de fait.
Ils sont tellement pauvre et surtout avec internet les jeunes femmes ont envies de consommer. Donc quand tu es blanc Américain ou Européen tu es sans arrêt sollicité dans la rue, dans les restaurants etc... par de jeunes femmes belles ou très belles. C'est sûr que là-bas ton égo est au top, mais bon c'est triste, mais elle n'ont pas beaucoup de choix, souvent c'est pour nourrir leurs enfants ou la famille. Il ne faut pas les juger quand tu sais que toi en une journée tu peux dépenser ce qu'elle gagne en travaillant pour un mois. Cuba le salaire moyen est encore il faut trouver du travail est de 40 euros mensuels, un peu mieux dans la République dominicaine 150 euros mensuels, alors tu vois ce n'est pas facile pour elles. On pourrait encore développer encore plus....Juste pour te dire qu'elles ne sont pas sensibles à la différence d'âge tu dois t'en douter....

Bise et bonne journée !


PS : Pour dire qu'il n'y a pas que dans les pays de l'Est que cela se passe, c'est le fait de tous les pays pauvres.

Michel 48 a écrit:Bonjour Alex. Eh oui, le bonheur ne s’achète pas, il n'y a que du sordide au bout de ce chemin de soi-disante séduction. Bravo pour ton cri du coeur

Merci Michel,

J'ai opposé volontairement au texte l'affiche d'un très joli film sur ce thème avec une "happy end" qui me fait pleurer

Belle journée à toi
Bises
Alex

Texte joliment tourné et percutant à la fois: le sujet est affligeant, éternelle ritournelle des sévices de l'humain...
Pas encore vu le film, mais tu m'en donnes une idée, merci.

Bien sur Domi, on peut justifier, excuser la misère des unes, la détresse des autres, mais bon finalement à chacun ses esclaves

Bises
Alex

Pritos a écrit:Texte joliment tourné et percutant à la fois: le sujet est affligeant, éternelle ritournelle des sévices de l'humain...
Pas encore vu le film, mais tu m'en donnes une idée, merci.  

Un constat attristant, un de plus...
Le film, ouiii  

Merci Pritos
Bonne journée
Très amicalement
Alex

Darrit a écrit:Je vois le contraste entre ce film sympa
Et le sort de ces jeunes femmes
Combien d’histoires douloureuses pour une qui finit bien

C’est partout la même rengaine
L’esclavagisme n’a jamais vraiment cessé
Tu l’exprimes très bien

Bonne soirée

Merci Darrit,
Je m'indigne souvent, petites indignations insignifiantes.
Mieux que le silence et la complicité?
Encore un débat...
Bon WE Darrit.
Alex