SOUVENIRS
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SOUVENIRS
Chemin de la Raillère, au versant de l'humide Ubac, je trouvais au printemps, dans les sentes boisées, des violettes et crocus, qui à l'ombre s'épanouissaient.
La poussière de soleil, filtrant entre les arbres rendait le sous-bois fantastique à mes yeux. Les odeurs d'humus et de chlorophylle étaient puissantes, car sur le remblai poussaient la virole, l'ail sauvage et l'odorante aspérule, dont Mémé Joséphine m'avait appris à distinguer l'humble floraison.
Je revenais, mon tablier retroussé, empli de ces trésors qui allaient sécher sur le treillis à l'ombre et à l'abri des souffles venteux.
Je n'ai jamais cessé de penser à mon aïeule, qui m'enseigna, dans ma tendre enfance, tout ce que la nature lui avait appris sur les arbres, les saisons, les nuages, les plantes, et même certaines prières qui ont magiquement le pouvoir d'enlever « le soleil » comme l'on dit lorsqu'on a pris une insolation.
Elle savait utiliser, par dessus tout, la digression du langage lorsque son regard était attiré par quelque chose de curieux ou de beau et, qui pour elle paraissait unique...et je devais suivre ces circonvolutions car tout ce qui attirait son attention interrompait, pour un instant, le récit qu'elle était entrain de me faire.
Puis la conversation reprenait sur le sujet abandonné, jusqu'à ce qu'une autre chose la subjugue soudain et qu'elle interrompe le flot de sa voix grave.
Aujourd'hui, dans le vent aigrelet, je parcours à nouveau le début du chemin de la Raillère, mais pas un arbre n'a résisté à l'avance des promoteurs. C'est une vision cauchemardesque qui me cueille en plein cœur. Des Jardins enclos, aux murmures éteints, patios et façades de faux stuc, enlaidissent et saccagent mon souvenir.
Le ciel pourtant étend à l'horizon la soierie bayadère des écharpes d'un soleil couchant...
Je lève mes yeux dans les nues. Là rien de changé, la magie opère. Je sens la présence de Mémé Joséphine et j'entends encore sa voix me disant « rien ne s'oublie, mais tout se transforme, sauf dans nos souvenirs »
La poussière de soleil, filtrant entre les arbres rendait le sous-bois fantastique à mes yeux. Les odeurs d'humus et de chlorophylle étaient puissantes, car sur le remblai poussaient la virole, l'ail sauvage et l'odorante aspérule, dont Mémé Joséphine m'avait appris à distinguer l'humble floraison.
Je revenais, mon tablier retroussé, empli de ces trésors qui allaient sécher sur le treillis à l'ombre et à l'abri des souffles venteux.
Je n'ai jamais cessé de penser à mon aïeule, qui m'enseigna, dans ma tendre enfance, tout ce que la nature lui avait appris sur les arbres, les saisons, les nuages, les plantes, et même certaines prières qui ont magiquement le pouvoir d'enlever « le soleil » comme l'on dit lorsqu'on a pris une insolation.
Elle savait utiliser, par dessus tout, la digression du langage lorsque son regard était attiré par quelque chose de curieux ou de beau et, qui pour elle paraissait unique...et je devais suivre ces circonvolutions car tout ce qui attirait son attention interrompait, pour un instant, le récit qu'elle était entrain de me faire.
Puis la conversation reprenait sur le sujet abandonné, jusqu'à ce qu'une autre chose la subjugue soudain et qu'elle interrompe le flot de sa voix grave.
Aujourd'hui, dans le vent aigrelet, je parcours à nouveau le début du chemin de la Raillère, mais pas un arbre n'a résisté à l'avance des promoteurs. C'est une vision cauchemardesque qui me cueille en plein cœur. Des Jardins enclos, aux murmures éteints, patios et façades de faux stuc, enlaidissent et saccagent mon souvenir.
Le ciel pourtant étend à l'horizon la soierie bayadère des écharpes d'un soleil couchant...
Je lève mes yeux dans les nues. Là rien de changé, la magie opère. Je sens la présence de Mémé Joséphine et j'entends encore sa voix me disant « rien ne s'oublie, mais tout se transforme, sauf dans nos souvenirs »
Re: SOUVENIRS
J'aime cette conclusion optimiste - et pourtant, il faut de la bonne volonté! Nos souvenirs sont garde-fous, il est bon de les retrouver.
Pritos- Messages : 3545
Date d'inscription : 15/09/2009
Localisation : L'ioline jolive lez gaste terre...
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